En 2024, 38 477 disparitions de mineurs ont été signalées, un nombre qui passe pour la première fois sous la barre des 40 000 mais demeure très élevé : 105 enfants ont disparu chaque jour. A l’occasion de la Journée Internationale des Enfants Disparus, le numéro d’urgence 116 000, dédié aux disparitions de mineurs, dévoile une analyse détaillée de ces chiffres dans son rapport annuel.

La baisse du nombre de signalements de disparitions de mineurs poursuit le mouvement amorcé depuis deux ans. Bien que le 116 000 Enfants Disparus se félicite de cette diminution, ses professionnels restent prudents quant à son interprétation. En effet, si les signalements de fugues reculent nettement cette année (-6,7%), les disparitions inquiétantes (1 373 signalements) continuent à progresser d’environ 9% chaque année depuis 2022. Le nombre d’enlèvements parentaux, pour lesquels une augmentation nette avait été enregistrée entre 2022 et 2023 (+21,5%), reste lui stable avec 665 signalements effectués.

Exploitation sexuelle et moyenne d’âge en baisse : des tendances qui se confirment

En 2024, le 116 000 enregistre une hausse importante des appels reçus (+9,8%), signe d’une notoriété accrue du numéro d’urgence. Ainsi, près de 1 351 dossiers ont été ouverts par la cellule d’écoute de suivi (+3,8%) avec notamment une augmentation notable du nombre d’appels relatifs à des fugues (+7,1%). Dans le mouvement des années précédentes, celles-ci continuent de concerner des enfants de plus en plus jeunes : 38,2% des fugueurs ont moins de 15 ans. Avant tout liées à un conflit avec le parent ou le tuteur, les fugues sont également le plus souvent réalisée sous l’influence de tiers ou en rupture avec une décision de placement. Lorsqu’il s’agit de jeunes filles, une potentielle exploitation sexuelle est suspectée ou avérée dans près d’un dossier sur trois. Des cas particulièrement préoccupants qui représentent également une part non négligeable des signalements qualifiés de « disparition inquiétante ».

Enlèvements parentaux internationaux : plus de 50 pays concernés

Les enlèvements parentaux continuent de concerner près d’un tiers des dossiers ouverts par le 116 000 Enfants Disparus au cours de l’année. Parmi eux, 227 cas concernent des enlèvements internationaux avec près de 50 pays concernés par au moins un cas depuis la France. Dans cette situation, faire valoir ses droits peut s’avérer particulièrement difficile pour le parent victime. Ainsi, il n’est pas rare que les dossiers mettent plusieurs années avant de trouver une issue, période durant laquelle le lien avec l’enfant est le plus souvent inexistant. L’accompagnement du 116 000 Enfants Disparus est alors particulièrement précieux d’un point de vue psychologique et juridique. C’est pourquoi, le numéro d’urgence a souhaité dédier la majeure partie de son rapport 2024 à cette question, en partageant notamment le témoignage de deux parents dont les enfants ont été enlevés vers l’étranger.

Moins de signalements mais des situations de plus en plus préoccupantes

Si le nombre de signalements est en baisse, la complexité et la durée des disparitions tendent à s’aggraver. Une situation préoccupante face à laquelle le 116 000 Enfants Disparus souhaite mobiliser l’opinion et les pouvoirs publics. Le numéro d’urgence plaide notamment en faveur de campagnes de sensibilisation nationales face aux dangers de la fugue, au renforcement des politiques publiques de lutte contre l’exploitation sexuelle des mineurs et à un soutien accru aux enfants et parents victimes d’enlèvements parentaux.

Afin de soutenir les actions du 116 000 Enfants Disparus, un événement caritatif en ligne, le Stream On for Kids, sera organisé du 28 au 31 mai. A cette occasion, près de 60 bénévoles collecteront des dons en faveur du numéro d'urgence sur la plateforme Twitch. La générosité des spectateurs permettra notamment de financer des actions de sensibilisation dans les collèges et lycées autour des risques liés à la fugue.